« Le BIJOU mis à PRIX » – circuits bijoux – VENTE aux ENCHERES – Paris Drouot – 11 Fevr. 2014
Parcours du Bijou «Circuit Bijoux» – Paris – à partir de SEPT. 2013
De septembre 2013 à mars 2014
« Le Bijou mis à prix » Vente aux enchères de bijoux contemporains mardi 11/02/14, Paris – Drouot
vente aux encheres – 11 FEVR
Bijoux contemporains : quelle mise à prix ?
« L’art contemporain voit ses prix s’envoler. Reste un champ encore inexploré : celui des bijoux de notre temps. A mi-chemin entre art plastique et art décoratif, ils réunissent une poignée de collectionneurs et peu de galeries spécialisées en France, contrairement aux pays d’Europe du nord. Qu’à cela ne tienne. Mardi 11 février (2014), la maison Audap & Mirabaud se jette à l’eau, avec la mise aux enchères à l’hôtel Drouot, à Paris, de 220 pièces signées de 90 créateurs, dont quelques célébrités tels Claude Lalanne, Garouste et Bonetti ou Line Vautrin.
« Cette vente a pour ambition de positionner le bijou contemporain, une discipline encore méconnue, sur le marché de l’art, revendique maître Fabien Mirabaud, commissaire-priseur. Faire circuler les œuvres permettra de fixer la cote des créateurs, pour la plupart méconnus du grand public ». Fards à paupières montés en broche de Frédéric Braham,bague bouche en acier-inox de Sophie Hanagarth ou boucle d’oreille en noisettes et plumes de geai de Marine Cauvin : nombre de ces bijoux ont été présentés au musée des Arts décoratifs, dans le cadre de l’exposition « Dans la ligne de mire », l’automne dernier, à Paris. Leur mise à prix se heurte à une difficulté: ils ne sont pas tous taillés dans des matériaux précieux. « Le bijou contemporain n’est pas jugé à sa juste valeur », reconnaît Côme Rémy, gemmologue et expert indépendant en arts décoratifs du 20ème siècle. «Lors des ventes aux enchères, le caratage d’un bijou entre pour un tiers du prix, la signature pour un autre tiers et l’époque (s’il est typique d’une époque) le dernier tiers : autant dire, que la création ne pèse rien, mais jusqu’à quand ? », s’étonne cet expert.
DES TESSONS POLIS PAR LA MER
La vente Audap & Mirabaud, qui comprend de la bague en résine, estimée à 15 euros, jusqu’à un archer de violon aux 172 diamants , de plus de 100 000 euros , veut rendre justice à la création contemporaine dans toute sa diversité. Ces bijoux, miroirs de l’âme, n’attirent pas que les collectionneurs. « Il y a des passionnés, des femmes notamment qui ne sont pas dans le paraître : elles aiment que l’artiste soit vivant, qu’il puisse leur parler et leur proposer un objet d’émotion qui leur corresponde vraiment », déclare Elsa Vanier, fondatrice il y a dix ans de la galerie éponyme, dédiée aux bijoux contemporains, à Paris. Ici, les parures en tessons polis par la mer de Delphine Nardin côtoient les bagues en argent oxydé et ouvarovite (un grenat de couleur verte) de la Suisse Muriel Laurent, ou les anneaux en ébène, argent et or de l’orfèvre-ébéniste Martin Spreng. «Faire un copié-collé de la nature, ça n’a pas de sens à mes yeux», remarque Agathe Saint Girons, sculptrice de verre et joaillière, familière de la galerie Elsa Vanier depuis ses débuts. « Moi, j’aime créer des bijoux qui racontent une histoire pour des personnes qui prennent le temps d’exprimer qui elles sont, à mille lieux de l’objet décoratif ou de prestige », précise-t-elle. L’historienne du bijou Michèle Heuzé-Joanno vient de consacrer un livre à la genèse de ses créations ( Agathe Saint Girons, vingt ans de création LelivreDart, 39 euros). On y trouve l’histoire du collier de chien, aux piques de corail ensanglantées, et celle du collier « Mon Dieu, mais que vais-je faire du solitaire de ma grand-mère ? », un sautoir où le diamant disparaît au milieu des pierres baroques de toutes les couleurs. Ces sont quelques unes des pièces maîtresses de la prochaine vente Audap&Mirabaud. » Véronique Lorelle, journaliste au Monde