CONFERENCE – Musée des Arts Deco., Paris (FR) – 27 Nov. 2013
Parcours du Bijou «Circuit Bijoux» – Paris – à partir de SEPT. 2013
De septembre 2013 à mars 2014
De septembre 2013 à mars 2014
De septembre 2013 à mars 2014
Working on a great project with « Corpus » (french group of contemporary jewelry artists) in collaboration with the Musée des Arts Décoratifs in Paris (Library/Collection Maciet)
« The project is called « Rétro-Projective » . Each artist will show two pieces: one, created in the past, will be presented in relation with one image from the million images of the Maciet collection. The other piece will be directly and very freely inspired by the collection itself: either an image, or any aspect of the collection catalogues. A particularly exciting approach. » Christophe Burger
Pour « Rétro-Projective », chaque artiste de Corpus montrera deux pièces en perspective avec la collection Maciet, oeuvre titanesque initiée par Jules Maciet au XIXè.
Une pièce déjà existante sera mise en rapport avec une parmi le million d’images présentes dans les quelques 5000 catalogues et une autre pièce sera directement mais très librement inspirée par la collection, formellement ou conceptuellement.
A partir de la collection Maciet, encyclopédie d’un million d’images, conçue pour la Bibliothèque en 1887 comme source d’inspiration pour les artistes et les artisans, l’association Corpus mettra en perspective bijoux contemporains et images de la collection (rétro), ainsi que des créations nouvelles inspirées par ces documents (projective)
De septembre 2013 à mars 2014
vernissage le 19 septembre
L’exposition se présente comme un circuit dans les collections permanentes du musée. Soixante-dix bijoutiers et orfèvres-plasticiens sont invités à présenter leurs créations les plus récentes au regard des œuvres du Moyen-Age / Renaissance, XVIIe / XVIIIe siècle, XIXe Siècle, Art nouveau/ Art déco, Moderne et Contemporain, ainsi que dans la galerie d’actualité et dans la galerie des bijoux. Comment se renouvelle le rôle de la parure aujourd’hui ? C’est la recherche plastique, l’audace formelle, l’aspect spectaculaire, la justesse dans la façon « d’interroger » le corps contemporain et de pointer les nouveaux comportements sociaux qui primera dans cette exposition-parcours du bijou en France.
* Créateurs indépendants
Marianne Anselin — Brune Boyer — Frédéric Braham — Christophe Burger — Monika Brugger — Faust Cardinali — Taher Chemirik — Cathy Chotard — Cathy Coez — Florence Croisier — Marion Delarue — Eric de Gésincourt — Marie-Aimée Grimaldi — Joanne Grimonprez — Sophie Hanagarth — Elie Hirsch Buchwald — Marie Masson — Evelie Mouila — Gilles Jonemann — Emmanuel Lacoste — Catherine Le Gal — Florence Lehmann — Patricia Lemaire — Benjamin Lignel — Géraldine Luttenbächer — Christophe Marguier — Aude Medori — Astrid Meyer — Julia Moroge — Jean-François Pereña — Galatée Pestre — Agathe Saint-Girons — Annie Sibert — Maud Traon — Patrick Veillet — Laurence Verdier — Claire Wolfstirn — Nelly Zagury
* Installations spécifiques
Arik Levy — Gaelle Chotard — David Roux-Fouillet — Aoi Kotsuhiroi — Alexandre Keller — Elene Usdin
* Bijoux de couture et métiers de la parure
Maison Chanel (avec les contributions des ateliers Lesage, Desrues, Goossens, Guillet, Lemarié, Gouvernel) — Maison Lanvin — Erik Halley — Annabelle d’Huart (avec la Manufacture nationale de Sèvres) — Aurélie Lanoiselée — Camille Lescure — Mouton Collet — Aude Tahon — Natalia Brilli
* Haute-bijouterie et haute-joaillerie
Maison Hermès (par Pierre Hardy) — Maison Boucheron (par Shaun Leane) — Victoire de Castellane pour Dior Joaillerie
Emmanuel Lacoste – Bijou « de langue » en or fin, clin d’œil au dicton « la parole est d’or »
Brune Boyer – Pendentif « aîtres » Cuivre
L’exposition « Dans la ligne de mire » propose un panorama inédit de la création française actuelle dans le domaine du bijou. Déployées au sein des collections permanentes du musée des Arts décoratifs plus de 600 pièces vont témoigner du rôle de la parure aujourd’hui, Des recherches plastiques, de l’audace formelle, de la justesse dans la façon d’interroger le corps contemporain et de pointer les nouveaux comportements sociaux. 55 créateurs de bijoux contemporains indépendants, sont ainsi invites à présenter leurs œuvres les plus récentes dans une scénographie des designers anonymes ponctuée de photographies, de vidéos, de clips d’artistes, de documentaires, de défilés ou campagnes de communication publicitaires.
Il a semblé important de mettre à l’honneur aujourd’hui aux Arts Décoratifs une cinquantaine de talents, émergents ou confirmés, afin de mieux faire connaître les expérimentations, tant au niveau des matières que des formes, menées par ces bijoutiers et orfèvres-plasticiens. Ceux-ci cherchent à inclure le domaine du bijou dans le champ de l’art contemporain, comme une pratique conceptuelle à part entière. Cette volonté les amène à rompre avec les conventions du bijou classique. Formés dans des écoles d’art, ils nourrissent une réflexion personnelle et critique, où l’observation des mutations dans les codes sociaux, les questions de valeur, de statut social, de destination, de genre, d’intimité, va prendre le pas sur les impératifs purement commerciaux ou la simple notion d’accessoire.
Les bijoutiers contemporains sont ceux que le public connaît le moins bien, ces derniers produisant essentiellement des pièces uniques, réalisées entièrement à la main, exposées seulement dans quelques galeries spécialisées, dans des musées d’arts appliqués ou d’art contemporain, en l’absence d’un appareil critique adapté et d’une couverture médiatique efficace. Ces créateurs consacrent toute leur vie artistique au domaine du bijou… Ainsi, leur production se démarque de celle qu’on englobe habituellement sous la dénomination « bijoux d’artistes », ces termes concernant des sculpteurs ou peintres souvent de grand renom, ayant dessiné ponctuellement des bijoux. Il en est de même pour les bijoux de designer qui jamais ne creusent aussi intimement et sur le long terme un vocabulaire personnel autour des multiples références historiques et symboliques du bijou.
« Dans la ligne de mire » consacre également une large place à des créateurs liés au domaine du bijou de couture et de mode, activité fondamentale dans l’histoire des industries du luxe en France, qui constitue un creuset de créativité et d’innovation sans équivalent hors de France. Cet apport original de la création hexagonale dans le domaine élargi de la parure (accessoires, broderies…) est représenté tant par des ateliers semi-industriels de haute-technicité que par des artisans travaillant seuls, qui savent transmettre avec virtuosité des savoir-faire traditionnels rares, complétés par l’apport de nouvelles technologies, au service d’expérimentations incessantes.
Ces deux domaines, l’un délibérément conceptuel et l’autre conçu comme un art appliqué, sont habituellement assez distanciés, leurs acteurs ne se croisant que rarement dans les mêmes lieux d’expositions. « Dans la ligne de mire » est l’occasion de montrer que ces scènes parallèles convergent dans un même imaginaire de la métamorphose complète du corps, liées par un idéal de réinvention perpétuelle des approches techniques, mues par des défis esthétiques visant pareillement à émerveiller, intriguer, voire choquer… Dans tous les cas, c’est la diversité des matériaux pauvres ou riches, la signification symbolique et le parti pris spectaculaire des œuvres qui priment alors.
Enfin, trois maisons de haute bijouterie ou de haute joaillerie ont été sollicitées pour la qualité d’innovation et de renouvellement des codes traditionnels de la joaillerie qu’elles ont su engager, grâce à une collaboration avec des créateurs. La maison Boucheron, dans le cadre d’une contribution exceptionnelle, a rencontré l’anglais Shaun Leane. La maison Hermès développe quant à elle le concept de haute-bijouterie, imaginé par le designer Pierre Hardy. Enfin, chez Dior Joaillerie, avec le travail iconoclaste et fantaisiste de Victoire de Castellane.
« Dans la ligne de mire » a été conçue comme un parcours de créations originales, disséminées dans l’ensemble des salles du musée, placées dans les vitrines au sein des objets, du mobilier et des period-rooms qui constituent les différents départements chronologiques, du Moyen Age à la période contemporaine. Les bijoux entrent ainsi en résonance avec le vaste répertoire ornemental des arts décoratifs : ils seront regardés avec plus d’acuité que s’ils avaient été présentés dans une salle vide uniquement réservée à leur intention. Quelques projets, hors-norme au regard de leur taille ou de leurs matériaux non précieux, sont présentés hors vitrines. Ces installations surprennent le visiteur par un rapport d’échelle et d’espace inattendu dans ce domaine du bijou. Certaines salles sont réinvesties par des artistes associant habituellement le bijou à un scénario (image ou texte) avec des propositions spécifiques mêlant bijoux, vidéos ou photographies.
Pour compléter le parcours, un projet intitulé «Bijoux de parade / Bijoux de combat», déployé à la manière d’un tableau vivant, prend place dans la Galerie d’Actualité du département contemporain. On y retrouve certains artistes déjà présents dans d’autres endroits du parcours, avec des créations inspirées par l’armure, l’uniforme militaire ou le camouflage, imprégnées d’une certaine violence liée à l’affirmation d’un pouvoir. Elles abordent en outre l’actuelle vogue des modifications volontaires de la surface du corps, piercing, tatouage, scarification.
Enfin, plusieurs interventions du designer Arik Levy, inspiré de son précédent projet Crystal Palace pour Swarovski, en particulier de grandes sculptures-cages et des agrandissements photographiques évoquant la taille du diamant, jalonnent également ce parcours du bijou contemporain au sein du musée.
Shaun Leane (when working for Alexander McQueen)- tribal origins / hooped necklaces
Évelie Mouila – pieces that explore the sensation of wearing jewellery.
107 rue de Rivoli , 75001 Paris
Tél : 01 44 55 57 50
Site : www.lesartsdecoratifs.fr
« Dans la ligne de mire, scène du bijou contemporain en France »
Publié sous la direction de Frédéric Bodet, conservateur à la Cité de la Céramique à Sèvres. Spécialiste dans les domaines de la céramique, du bijou et de l’orfèvrerie, il a été commissaire de plusieurs expositions aux Arts Décoratifs et de nombreux projets dans le cadre de la Fondation Bernardeau et directeur artistique de la Nouvelle Biennale de Châteauroux en 2005 et commissaire associé de Céramique Fiction au musée des Beaux-Arts de Rouen en 2006. Il a entre autres dirigé le livre Circuit céramique (Les Arts Décoratifs, 2010) et contribué à l’ouvrage Céramiques XXe siècle (Les Arts Décoratifs, 2007)
Textes
Michèle Heuzé, historienne du bijou, gemmologue, auteur de Dior joaillerie (2012)
Karine Lacquemant, assistante de conservation aux Arts Décoratifs, département Moderne et Contemporain
Benjamin Lignel, créateur de bijoux, designer, plasticien, critique
Editions Les Arts Décoratifs
192 pages, 150 illustrations
Prix : 39 €
Dès Septembre 2013 aura lieu à Paris le «Parcours du Bijou»
De septembre 2013 à mars 2014
Le Parcours du Bijou sera constitué d’une trentaine de manifestations autour du bijou, qui se dérouleront à partir de fin septembre 2013 : expositions, performances, conférences …
Son objectif : montrer la diversité du bijou, français ou étranger, ancien ou contemporain.
(Eric de Gésincourt – bagues)
Circuits Bijoux
Plus de 200 créateurs de bijoux contemporains créent l’événement pendant 7 mois !
Du bijou de créateur au bijou contemporain, de la joaillerie au bijou couture, du bijou du Moyen Age à celui du 21ème siècle, l’étendue de la création en matière de bijou est riche.
Or à ce jour, aucun évènement n’a permis de montrer, au même moment, cette incroyable diversité.
Pour pallier ce manque de visibilité, un groupe de créateurs de bijoux, de galeristes, d’institutionnels s’associent autour d’un évènement spécifique, entièrement dédié au bijou.
Son objectif : montrer la diversité du bijou , français ou étranger, ancien ou contemporain.
De septembre 2013 à mars 2014, ils vous donnent rendez-vous dans plus de 50 lieux d’exposition-vente à Paris :
* aux Musée des Arts Décoratifs avec l’exposition « Dans la ligne de mire« , scène du bijou contemporain, du 20 septembre 2013 au 2 mars 2014
* au fil des galeries, musées, centres culturels, boutiques et showrooms dédiés ou non au bijou
*avec un cycle de conférences et tables-rondes
le détail du programme sur www.circuitsbijoux.com
Circuits Bijoux est un événement présenté par Ateliers d’Art de France, en partenariat avec Les Arts Décoratifs et l’association d’Un bijou à l’autre.
La communication et l’affichage public à Paris sont prévus. L’ensemble des informations sur le circuit sont relayées et actualisées sur le site : www.dunbijoualautre.com
(Andrea Piñeros – ring )
Partenaires
Galerie Collection (Ateliers d’Art de France)
4 rue de Thorigny, 75003 Paris
Métro : Saint Paul (ligne 1) et Arts et Métiers (ligne 3 et 11)
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 13h et de 14h à 19h.
Tél. : 01 42 78 67 74
collection@ateliersdart.com
l’Atelier (Ateliers d’Art de France)
55 avenue Daumesnil (Viaduc des Arts), 75012 Paris
Métro Gare de Lyon (lignes 1 et 14)
Tél. : 01 43 45 28 79
viaduc@ateliersdart.com
Talents – Opéra
1bis, rue Scribe | 75009 Paris
Métro Opéra (lignes 3, 7 et 8 )
Tél. : 01 40 17 98 38
Ouvert du lundi au samedi de 11h à 19h.
Talents – Etoile
26 avenue Niel | 75017 Paris
Métro Ternes (ligne 2)
Tél. : 01 44 40 22 80
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 14h et de 15h à 19h.
Poursuivant une programmation prospective dans le domaine de la céramique contemporaine, après « Petits bouleversements au centre de la Table » en 2008 et « Circuit Céramique » en 2010, les Arts Décoratifs, en partenariat avec la Fondation d’entreprise Bernardaud, ont souhaité s’intéresser à l’utilisation que font certains artistes bijoutiers du matériau céramique. L’exposition « Un peu de terre sur la peau » a été conçue à partir d’œuvres très récentes, qui interrogent les codes ancestraux du bijou pour les projeter dans des perspectives nouvelles. Les 18 jeunes créateurs sélectionnés font souffler un vent de transgression sur ce domaine encore très attaché aux traditions. D’origine française, suisse, allemande, finlandaise, hollandaise, suédoise ou taiwanaise, ils proposent en 140 pièces marquantes leur vision iconoclaste du corps et de la parure.
Unlike traditional jewellery, the traditional craft of the goldsmith, since the 1970s contemporary jewellery has become a field of experimentation at the frontiers of art, design and the artistic crafts. In this exhibition, eighteen French, Swiss, German, Finnish, Swedish and Taiwanese, artists are proposing a new and personal vision in their work. Although some pieces were conceived in reference to the history of jewellery, they can be made with the most diverse materials, using every possible assemblage process, in function of the techniques, symbols and the culture during a given period. This exhibition, conceived by the Fondation Bernardaud, is being shown in the museum’s Contemporary Space.
The exhibition is curated by Monika Brugger.
Peter Hoogeboom, collier Spanish Collar, 1995 – Porcelaine, argent -© photo : Henni van Beek
Participating artists:
Yasar Aydin, Sweden | Carole Deltenre, France | Willemijn de Greef, The Netherlands | Andi Gut, Switzerland | Gésine Hackenberg, Germany | Peter Hoogeboom, The Netherlands | Rian de Jong, The Netherlands | Manon van Kouswijk, The Netherlands | Natalie Luder, Switzerland | Evert Nijland, The Netherlands | Ted Noten, The Netherlands | Marie Pendariès, France | Katja Prins, The Netherlands | Tiina Rajakallio, Finland | Terhi Tolvanen, Finland | Luzia Vogt, Switzerland | Shu-lin Wu, Taïwan | Christoph Zellweger, Switzerland.
Marie Pendariès – La Dot – 2008 – porcelaine
Shu-Lin Wu, boucle d’oreille Girandole-Mokume # 2, 2010 – Porcelaine, argent -© photo : Hsiao-Yin Chao
Manon van Kouswijk, ensemble de colliers modelés avec les doigts – Perles d’artiste, 2009 – Porcelaine – © Ute Eiesnreich
Musée des Arts Décoratifs – galerie d’Actualité
107, rue de Rivoli
75001 Paris
Tél. : 01 44 55 57 50
Circuit céramique au Musée des arts décoratif de la ville de Paris : la scène contemporaine Française
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A l’initiative d’Ateliers d’Art de France qui organise la 44e assemblée générale de l’Académie Internationale de la Céramique (AIC), Sèvres – Cité de la Céramique, Les Arts Décoratifs, la galerie Collection et une quarantaine de galeries et centres culturels à Paris proposent expositions et rétrospectives afin de révéler au public la richesse de la création céramique contemporaine.
En 1981, Les Arts Décoratifs avaient organisé l’exposition La Céramique française, sources et courants, réalisée à l’occasion du premier voyage de l’AIC en France. En 2010, en l’honneur de la venue à Paris des membres de l’AIC pour leur assemblée générale, le musée des Arts décoratifs propose de rendre compte des renouvellements de la céramique française en invitant 65 artistes n’ayant encore jamais été ou peu présentés dans une institution, ainsi que des artistes se consacrant depuis plusieurs années à la céramique. A l’affût des nouvelles possibilités offertes par le matériau céramique dans les domaines croisés des arts plastiques, du design et de la pratique artisanale, Circuits Céramiques aux Arts Décoratifs se présente à la fois comme une exposition et comme un parcours. Le cœur de l’exposition prend place dans le département contemporain. De jeunes talents n’ayant encore jamais été présentés dans une institution, ainsi que des artistes confirmés se consacrant depuis plusieurs années à la céramique, sont réunis pour leurs affinités avec trois thématiques développées dans ces espaces : « Le corps et ses métaphores » / « Le paysage imaginaire » / « L’objet revisité par le décor ».
Marc Alberghina — Baptiste Ymonet & Vincent Jousseaume — Vincent Barré — Armelle Benoit — Alice Bertrand — Emmanuel Boos — Nicolas Buffe — Thiébaut Chagué — Carole Chebron — Cathy Coez — Coralie Courbet — Johan Creten — Valérie Delarue — Carole Deltenre — Marion Devillers — Laurent Dufour… — Nathalie Domingo — El Oulhani-Garzon — Laurent Esquerré — Mounir Fatmi — Wayne Fischer — Jérôme Galvin — Nicole Giroud –Philippe Godderidge — Michel Gouery — Marion Guenneugues –Ruth Gurvich — Jeffrey Haines– Sophie Hanagarth et Patricia Glave — Yoko Homareda — Marit Kathriner — Rachel Labastie — Aurélien Lam — Guillaume Leblon — Mathieu Lehanneur –Florent Le Men –Farida Le Suavé — Claire Lindner — Gustavo Lins — Saverio Lucariello — Kristin Mc Kirdy — Quinette Meister — Anne Mercedes — Akashi Murakami — Françoise Mussel — Daniel Nadeau — Olivier Nottellet — Sylvain Ramolet — Caroline Rennequin pour Jérôme Dreyfuss — Anne Rochette — Agnès Rosse — Elsa Sahal — Emilie Satre — Wade Saunders — Grégoire Scalabre — Michaele-Andrea Schatt — Marten Stuer — Xue Sun — Antoine Tarot — Sylvain Thirouin — Clémence van Lunen — Gabrielle Wambaugh — Skander Zouaoui
Rachel Labastie - « Entraves’ - sculptures – porcelaine
« Dans ma récente série « Entraves », je répertorie les instruments de la contrainte, reproduisant en fine porcelaine blanche les fers des esclaves, transformés en singuliers trophées d’un passé colonial où coexistaient les hommes libres et ceux privés de droits. Par sa réactualisation, sous une forme à la fois séduisante et néanmoins bien fragile, je rappelle la permanence d’un esclavage dit « moderne », produit d’une société normalisante. En croisant les fers avec la porcelaine, les objets de supplices paraissent alors d’une extrême fragilité et peu s’en faudrait finalement pour pouvoir s’en affranchir. Je suggère ainsi une forme consentie de soumission à l’ordre établi. » (Rachel Labastie)
TOUT ça a l’air tres beau, mais m’a l’air aussi exempt de bijoux …….
Circuits céramiques proposent une déambulation à travers Paris à la découverte de la céramique contemporaine :
Circuit céramique à Sèvres avec les expositions de l’Académie Internationale de la Céramique & La Scène française contemporaine.
Circuit céramique aux Arts Décoratifs avec l’exposition La Scène française contemporaine.
Circuit céramique à Collection, galerie d’Ateliers d’Art de France, pour Territoires en mouvement.
Circuits céramiques au fil des galeries.
Tous ces circuits ont été conçus autour de la thématique Territoires en mouvement.
Musée des Arts décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris (FR)
ENTRE TECHNIQUE ET HISTOIRE DU BIJOU
C’est quoi un bijou contemporain ? Pour Sylvie Lambert, cette question renvoie immédiatement à cette autre interrogation bien plus large « Qu’est-ce qu’un bijou en général ? ». Les bijoux qu’elle nous montre semblent au premier abord bien loin de la haute joaillerie avec ses matières précieuses. Ils sont d’un autre type, ils ont été réalisés à base de soie, de polyester, de plexiglas, parfois en argent, en or, ou à travers un fossile ! Des bijoux surprenants ! Bijoux impossibles ! Bijoux importables ! Bijoux inconfortables ! Mais alors, de quoi est-il question avec ces objets ?
Dans un dictionnaire, la définition du mot «bijou» se présente comme un objet de parure dont la matière ou le travail est précieux… Pour Sylvie Lambert, cette définition est floue, et c’est bien tout le problème ! Le premier élément qui constituerait un véritable bijou serait donc la matière, et on imagine cette matière plutôt précieuse de par les métaux et les pierres. La valeur financière du bijou est donc accordée en fonction des matériaux, du coût du carat, du temps de travail effectué, et pourquoi pas de l’environnement marketing qu’il faudra développer pour vendre le bijou ! « Mais alors, comment comprendre ce collier de dents et fibres de Polynésie, ou encore ce pectoral en coquillages, graines, canines de porc, fibre et résine de Mélanésie ? » Bijoux ou pas bijoux ? Ces deux «objets d’ornement» ne peuvent exister sans un rituel précis et codé. On ne porte en effet pas ces bijoux pour se faire beau et se rendre à une soirée entre copains, on porte ces bijoux lors de cérémonies bien précises. Ils sont donc pensés et reconnus comme tels en Polynésie ou en Mélanésie… Et, ils ne sont pas constitués forcément d’or, de matières précieuses ! Ils n’ont pas d’environnement marketing ou publicitaire non plus !
Autre piste de définition, la finalité et la destination auxquelles on assigne le bijou : la parure du doigt, du bras, ou du cou. Mais alors, comment établir la différence entre un collier et une cravate ? Entre une collerette et une parure ? Un gant et une bague ? La manche d’un vêtement et un bracelet ? «Eh bien, ça ne marche plus du tout non plus ! puisque la matière n’est pas toujours précieuse, on peine dorénavant à dire qu’un collier est en métal et un vêtement en tissu !»
Autre hypothèse : est-ce que les circonstances sociales au cours desquelles on acquiert un bijou ou décide d’en porter un peuvent avoir une incidence sur sa définition ? «La bague de fiançailles que l’on acquiert le jour de ses fiançailles, l’anneau nuptial le jour de son mariage, la couronne du roi et de la reine le jour du couronnement ou, de manière plus proche de nous, les bijoux que vous avez choisi de porter ce soir, jour du vernissage de votre propre exposition, peuvent-ils nous renseigner sur ce qu’est un bijou ? » Ou encore, faut-il mentionner au contraire les circonstances où on préfère justement enlever le bijou, ne pas le porter… Les moments où on se lave les mains, prend sa douche, épluche des légumes, répare son scooter ou se glisse sous sa couette… Des moments du quotidien qui sont autant et surtout des questions d’usage !
Une définition «floue» du bijou… On n’est effectivement pas très avancé avec les notions de préciosité, de petitesse, de finalité sur le corps ou d’environnement social… Quant est-il des bijoux observés dans des rituels plus proches de nous géographiquement ? Dans la religion catholique, les ornements du pape comme la mitre ou la tiare sont portés essentiellement lors des cérémonies rituelles. En remarquant la dimension et le poids de tels ornements, on imagine bien qu’ils ne sont pas portables en permanence ! Pas vraiment confortables ! Autre concept qui se révèle donc insuffisant pour définir un bijou, celui-ci n’est pas forcément un objet confortable à porter !
En constatant toutes ces analyses, on se doit de reconnaître que le bijou ne peut être étudié que dans un cadre assez large, interdisciplinaire, mêlant bien évidemment la technique et l’histoire de l’art, mais aussi la sociologie et l’anthropologie. Comment donc y voir plus clair ? «En laissant les mots et en partant des objets eux-mêmes, on pourrait, il me semble théoriquement sortir de l’impasse. Partir au contraire de ce que les ouvrages fabriquent me semble se positionner au plus près de la réalité de leurs mécanismes. Avec le bijou, comme avec tout autre objet d’art, nous n’avons pas affaire à un problème de mots, mais d’objets, c’est-à-dire avec une diversité de matières, de fabrications (procédés, outils, gestes) qui impose tel ou tel problème à résoudre techniquement. »
Adopter une autre analyse
Il faut opter pour une autre analyse. Ne pas se contenter d’analyser à travers les vitrines des musées ou par livre interposé. Sylvie Lambert veut privilégier une véritable «archéologie du bijou contemporain !» On dit comme ça à la Sorbonne ! « Aujourd’hui, il me semble que la compréhension technique, c’est-à-dire le fait de partir des objets eux-mêmes, m’a fait d’une part sortir de la démarche historique et de l’interprétation et d’autre part comprendre plus objectivement l’enjeu véritable de ce type d’ouvrages assez surprenants» Une approche de terrain, donc, histoire de comprendre de quoi il est question avec ces objets : les matières, les assemblages, les finalités, les nouveautés en termes d’enfilage, de système d’ouverture et de fermeture, les incidences observables sur la tenue, le maintien, le port, la manipulation. L’auteur fait d’ailleurs régulièrement appel à une créatrice de bijoux pour la guider dans ce décryptage technique.
C’est aussi à travers l’observation méticuleuse, quasi-scientifique des collections des trois musées, à Paris, Londres et Pforzeim que Sylvie Lambert a pu dégager un certain nombre de problématiques ayant une incidence sur les matières utilisées, les procédés, les outils, les gestes, le tout générant des finalités esthétiques tout à fait nouvelles et intéressantes.
Une question intéressante posée dans les années 1970 par les bijoutiers de cette époque : comment fabriquer de la brillance ou de la transparence avec une matière qui n’est pas habituelle au domaine de la bijouterie ? Une bague en plexiglas percé à deux reprises pour un enfilage sur deux doigts. Une autre bague où le cristal de roche a été utilisé, non pas pour le chaton, mais en guise d’anneau !
Autres questions. Autres problématiques autour du bijou contemporain. Comment exploiter une matière naturelle, comme une graine, totalement étrangère au domaine du bijou ? Comment tirer parti d’une matière industrielle, le silicone, non habituelle à la bijouterie ? Comment expérimenter de nouvelles textures pour les métaux, par exemple, selon un polissage plus ou moins appuyé, avec des bains d’acide successifs afin d’obtenir un noircissement de la surface, avec une application d’émail à chaud ou à froid, etc…
Inventer aussi un système d’accrochage nouveau. Pour accrocher la broche présentée, on doit rapprocher le bijou du vêtement, puis le disposer à l’emplacement souhaité puis, par l’intérieur, enfoncer le cercle de caoutchouc. Ainsi «clippée» littéralement au tissu, la broche tient toute seule. Pour désolidariser l’objet du vêtement, il suffit de tirer sur le cordon de satin conçu à cet effet !
Accompagner le bijou par une manipulation particulière… Avant d’enfiler ces trois bagues, il est nécessaire de réaliser un certain nombre de gestes, prendre la boîte fermée, faire glisser les deux formes du coffret, pencher le socle, avant de libérer les bagues en argent… Même démarche avec ce collier de perles emprisonné dans la glycérine ! Pour libérer et enfiler le collier de perles emprisonné dans la glycérine agencée comme un pain de savon, il faut se laver les mains ! « Pour ces deux derniers exemples, on voit combien la manipulation prime sur l’objet final. On gagne en effet en conceptualisation des gestes à effectuer, mais on perd en originalité même du bijou : on se retrouve avec de simples anneaux d’argent ou un banal collier de perles. »
Manon van Kouswijk – collier de perles emprisonné dans la glycérine ! Pour libérer et enfiler le collier de perles emprisonné dans la glycérine agencée comme un pain de savon, il faut se laver les mains
En effet, dans ce dernier cas, ce n’est plus le collier qui est intéressant, mais l’idée du savon de glycérine qui l’emprisonne ! Le bijou contemporain demeure donc apte à mettre en avant de nouvelles matières, toutes aussi surprenantes les unes que les autres : graines, matières industrielles, métaux, polystyrène expansé, coton, carton, fils… Ces bijoux présentent souvent une grande créativité, un design pertinent, de nouveaux états de surface, de nouvelles couleurs, des effets de teintes inédits, des dégradés inattendus, de nouvelles textures… La rupture volontaire est assumée. Les matières sont étrangères au domaine de la bijouterie, on est très loin des gestes de la tradition !
La rupture s’installe également avec les gestes et les techniques de la bijouterie, puisque les matières sont étrangères au domaine du bijou, on importe les techniques, les outils, les gestes liés à ces nouvelles matières ! On peut aussi chercher à appliquer à ces nouvelles matières les techniques tout à fait traditionnelles de la bijouterie. « Quoi qu’il en soit, toutes ces ruptures qui s’opèrent volontairement au fil de la fabrication, tous ces choix qui se font aux différentes étapes, toutes ces possibilités nouvelles offertes à la seule envie créative des bijoutiers ouvrent donc d’autant la voie à une expérimentation qui se révèle être totalement et absolument infinie. »
Quand un élément naturel ou industriel devient bijou
Le bijou contemporain, c’est probablement avant tout une pratique créative et innovante qui se traduit par une volonté d’expérimentation quasi systématique ! Un autre exemple caractéristique de ces bijoux contemporains est sûrement l’œuf de caille percé et ajusté sur du métal pour constituer une bague. Travail d’une délicatesse totale, on l’imagine, pour percer l’œuf sans le casser en mille morceaux ! «Mais percer quelque chose est en soi une technique tout à fait traditionnelle, vous en conviendrez. En fait ici, ce qui est pertinent, c’est d’avoir importé, dans le domaine du bijou, une matière qui, traditionnellement, n’en fait pas partie. D’ailleurs, on se rend vite compte, que c’est le fait d’avoir opté pour l’œuf de caille qui est intéressant ici et moins l’effet blanc craquelé produit au travers d’une forme ronde, tout compte fait, assez commune. En fait, ce qui me semble tout à fait intéressant ici pour cet objet, c’est de se dire… Bon sang mais oui…, c’est de l’œuf, c’est donc super fragile… Mais qu’est-ce que c’est osé d’avoir choisi un œuf et de l’avoir transformé en bague sans le casser ! Quel tour de force technique ! »
Gilles Jonemann bague oeuf de caille
Des vis en or qui relient un os de vache à une structure de métal. Cette broche qui utilise de manière originale un os animal est plutôt petite, mais elle a été rehaussée par tout un travail assez méticuleux du métal, travail qui la dote, après-coup d’un aspect finalement plutôt précieux. Mais c’est tout de même, l’importation d’un os de vache, matière vraiment peu banale pour la bijouterie, qui reste dans cette pièce, le fait plus marquant.
Patricia Lemaire – broche « arche-du-temps »
Autre bague étonnante, celle qui présente une pierre ponce retenue par une tige à une hauteur de 12,2 centimètres ! Autant dire que ce bijou n’est pas très pratique à porter ! Mais, la remarque est dérisoire, tant l’objet est surprenant, et c’est bien l’exploitation de la dimension qui est le critère le plus marquant !
Autres matières nouvelles et tout autant étonnantes : des écailles de poissons percées puis enfilées les unes à la suite des autres pour former un collier ! Un fil d’acier avec une perle d’arrêt au point stratégique de liaison, qui relie des fragments d’œuf d’émeu afin d’éviter le recours à un enfilage traditionnel. Pour résumer, une matière inhabituelle enfilée de manière inhabituelle ! Un bracelet composé de bambou et de topazes où les méthodes de la vannerie ont été transposées pour constituer la trame ! Ici, la transposition de la technique de la vannerie dans le domaine du bijou a permis la fabrication d’une structure évidée et ajourée à l’intérieur de laquelle les topazes se déplacent librement au gré des mouvements du porteur. On passe outre les techniques du sertissage !
Gilles Jonemann – collier oeuf d’emeu
Tina Chow bamboo & crystal « Tokyo » bracelet
Quand un élément industriel devient bijou ! On découvre ici des assemblages surprenants ! Il s’agit de bois aggloméré coupé, taillé, percé, transformé en bague. Les matières sont collées les unes aux autres. Le collage est une technique d’assemblage, et avec ces matières nouvelles, comme le polystyrène expansé et les tubes chromés, cette technique permet d’obtenir un effet visuel contrasté et inhabituel, dû à la juxtaposition de matières d’origines différentes.
Anthony Roussel – small wave ring
Eléments industriels et véritables métamorphoses de l’objet… On parle alors de «ready-made» ! Le terme est inventé par les dadaïstes, notamment Marcel Duchamp dans les années 1920 qui présente sa roue de bicyclette sur un tabouret ou son bidet, deux œuvres iconoclastes et très célèbres ! Ici, il s’agit de l’importation d’un objet déjà fabriqué dans le domaine du bijou, par exemple d’une chambre à air de brouette savamment découpée puis peinte en or ! Eléments issus de l’industrie et laissés quasiment tels quel : des goulots de bouteille enfilés les uns à la suite des autres ! Des ressorts transformés en collier et en bague ! Des pellicules photo enfilées également les unes à la suite des autres ! Une punaise qui devient une broche ! Un bouchon de lavabo qui a été moulé pour devenir une bague !
Bernhard Schobinger 1988
Verena Sieber-Fuchs- Collier 1997- pellicules photo
Mise en perspective
Evidemment, on peut se poser d’autres questions. Quand peut-on porter de tels bijoux ? «Avec le bijou contemporain, vous l’avez remarqué, il est nettement moins question de bague de fiançailles ou d’anneau nuptial, donc de bijoux qui mettent les acquéreurs et les porteurs dans l’état de fiancé, dans l’état de femme ou de mari. Ces bijoux se portent en revanche plus volontiers dans des occasions que l’on peut appeler de partenariat : c’est-à-dire soirées, dîners entre amis, vernissages d’exposition ; également pour aller à l’opéra, au théâtre, au cinéma… En somme, toutes ces fois où l’on n’a pas de rôle particulier à jouer» Envie de style. Envie de se différencier de son voisin également. De nouvelles perspectives sociologiques sans doute. On comprend mieux que le bijou contemporain est sans doute une grande affaire de style, ce qui explique cette multiplication de styles personnels et particuliers que l’on observe, d’une part chez les porteurs, d’autres part chez les fabricants eux-mêmes. Mais visiblement, avec ces objets expérimentaux, il semble aussi que l’on manque cruellement aujourd’hui de circonstances sociales qui en permettraient un port plus régulier : on n’est en effet pas tous les jours de la semaine de sortie, que ce soit au théâtre, à l’opéra, en soirée avec ses voisins et ses copains ou en train de visiter une exposition d’art ultra branchée.
Le bijou contemporain, c’est donc bien une problématique avant tout d’expérimentation et de rupture dans le fait de viser une originalité ou une transgression à tout prix et flirter parfois aussi avec la morale, l’exemple de ce collier en silicone tout à l’heure qui représentait les parties génitales masculines !
Cette manière d’envisager la création n’est pas strictement réservée aux bijoux, elle touche bien sûr des domaines très proches comme le vêtement et le design : «Côté vêtement, on observe exactement le même phénomène de rupture et d’expérimentation dès les années 1965 avec le couturier français Paco Rabane. Ici, il n’est plus question de fabriquer des robes avec du tissu, mais d’utiliser le métal en s’aidant d’une technique d’appareillage par anneau appartenant à la bijouterie. La trame se compose de petites surfaces de métal toutes bien similaires et assemblées par des anneaux. Il s’agit d’une robe tout en or, portée par Françoise Hardy en 1968, lors de l’une de ses prestations musicales. Vous avez remarqué le poids : 9 kilos !»
Il est tout de même important de savoir que le domaine du bijou contemporain passe quasiment inaperçu en France depuis son apparition dans les années 1960, au profit d’un style de bijoux issus de la haute joaillerie et de la bijouterie classiques. L’injuste désintérêt de la France pour les bijoux contemporains n’est heureusement pas le cas de nos voisins, Pays-Bas, Allemagne, Suisse, ou Italie exposent plus volontiers ces bijoux. «Question de culture ? Sans doute. Question d’éducation artistique ? Sans doute aussi… on peut dire que cet état de fait a pour seul effet positif de laisser ce domaine plutôt en friche, très peu exploité, sans de vraie théorie pour cerner de quoi il s’agit vraiment… » On mesure combien ce qui se fabrique pour le bijou contemporain semble définitivement tourner autour de la problématique d’une création expérimentale et inédite. On comprend d’autant mieux tout son intérêt en tant qu’œuvre d’art ! « Voici donc un bijou qui a quitté les enjeux autour de la valeur des substances et décadre les gestes traditionnels. Un bijou qui se fait donc moins investiture et plus œuvre artistique au travers d’une pleine et joyeuse expérimentation. Compte tenu de votre orientation plutôt côté métiers d’art, cette conférence avait pour seul et unique projet de vous faire découvrir toutes ces richesses qui existent autour de vous. Richesse dont vous pouvez à présent tirer parti (ou non) dans votre réflexion autour du bijou. »(conférence autour du bijou contemporain, avec Sylvie Lambert, dans le cadre du programme européen Comenius, et du projet «Quand la pierre brute devient bijou !» au LP Jean Guéhenno)
Arts décoratifs – Collections – Parcours – Galerie des bijoux
Période contemporaine
À partir des années 1960 les créateurs modifient de façon spectaculaire l’usage des matériaux de la bijouterie traditionnelle. À l’étranger, plus encore qu’en France, certains cherchent à dépasser l’idée qu’un bijou puisse être seulement signe de richesse. L’Anglais David Watkins, le Néerlandais Onno Boekhoudt, le Suisse Christoph Zellwegger, la Norvégienne Tone Vigeland, pour ne citer que quelques-uns des artistes de la collection, travaillent volontairement sur des matériaux pauvres et proposent un nouveau rapport au corps. Traitant l’argent comme une dentelle, le torque Mains de la Néerlandaise Jacomijn van der Donck est caractéristique du bijou mi-parure mi-vêtement. Les étonnantes écharpes en papier bonbon ou pellicule photographique de la Suisse Verena Sieber Fuchs jouent plus encore de la confusion entre vêtement et ornement. En Italie, en revanche, le travail de l’or garde tout son prestige. Une école située à Padoue (Le Arti Orafe) a notamment formé, depuis les années 1970, des créateurs remarquables qui travaillent essentiellement la matière précieuse tout en jouant sur les textures et en affirmant l’omniprésence de la géométrie. Le musée possède des œuvres de Francesco Pavan, Giampaolo Babetto et Annamaria Zanella.
Jacomijn VAN DER DONK, collier-col mains – 1994 -argent
Sur la scène internationale, la France s’illustre depuis les années 1970 par le renouvellement des matériaux sans mettre totalement de côté le travail des matières précieuses. Grande créatrice de bijou de ces années, Costanza utilise indifféremment or et altuglas pour de spectaculaires bagues ou pectoraux. Henri Gargat défend également les matières non conventionnelles, même si sa formation traditionnelle lui a laissé le goût des matériaux nobles qu’il glisse toujours subtilement dans ses bijoux, comme en témoigne le bracelet du musée, pièce en aluminium articulée grâce à des vis en or. Afin de faire sortir le bijou de son carcan traditionnel de préciosité, Jean Dinh Van puise ses sources dans le quotidien (pendentif Lame de rasoir) et dans certaines civilisations (pendentif Pi). Gilles Jonemann utilise ardoise, bois, plastique ou graines en y ajoutant toujours une note précieuse. Un collier en écailles de poisson et or, un autre en galets montés sur fil de pêche ainsi qu’une bague en graine de Ségou et argent illustrent cette tendance. Le travail sur la matière reste au centre des recherches : Claude et Françoise Chavent avec leurs étonnants effets de volume, Cathy Chotard avec ses accumulations de minuscules pastilles de métal, Monika Brugger avec son métal repercé.
Claude et Françoise CHAVENT – collier pavés
Cathy Chotard – Collier (2007), or 750 18 carats de 16 grammes, fil synthétique «siglon». 20 cm de diamètre
Dans une veine totalement différente, les bijoux de Claude Lalanne utilisent ses deux techniques favorites : empreinte et galvanoplastie. Moulant tout ce qui l’inspire, elle reprend dans son collier Lèvres les audacieux moulages de seins qu’Yves Saint Laurent avait choisis pour ses défilés en 1969 tandis que son collier Ronces est étonnamment agressif pour un bijou.
Tout en restant à l’écart des grandes maisons de joaillerie, Jean Vendôme a aussi su mettre admirablement en valeur le travail des pierres. Sa bague Ferret, articulée sur la main, témoigne de ses recherches sur la mobilité du bijou.
Ces dernières années, la joaillerie a connu un nouveau souffle. Les œuvres récentes de JAR, Cartier, Boucheron, Chanel, Van Cleef et Arpels, Lorenz Baümer et Solange Azagury Partridge témoignent de ce renouvellement. L’importance de la couleur dans la joaillerie contemporaine est particulièrement évidente dans ces pièces qui puisent leur inspiration à des sources très diverses. Le bracelet de JAR est exemplaire de la liberté d’expression de son créateur qui privilégie couleur, mouvement et emploi d’une grande variété de matériaux. Les références aux collections lointaines, qui ont toujours été si importantes chez Cartier, trouvent dans des collections récentes comme Baiser du dragon une nouvelle expression. Deux jeunes créateurs de joaillerie, Solange Azagury Partridge et Lorenz Baümer, ne se laissent pas enfermer dans des thèmes traditionnels : la bague Days of the week de la première et le bracelet Légumes du second sont emblématiques de leur humour associé à la perfection et à la rigueur.
Musée des Arts décoratifs
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du mardi au dimanche de 11h à 18h – dernier billet vendu à 17h30
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BOOK : La Collection de bijoux du musée des Arts décoratifs à Paris
36 pp, 106 ill. – broché
Edns Les Arts Décoratifs, 2004
Distribution Vilo
20€ – commande possible à commandes-editions@lesartsdecoratifs.fr